Redonner un visage aux cités enfouies
Une grande partie du travail consiste à établir des cartes détaillées des sites sous-marins. Celles-ci permettent de localiser les vestiges engloutis et de décider où organiser les plongées et les fouilles. Elles servent aussi à reconstituer l’apparence de ces cités dans l’Antiquité : les contours des terres, l’emplacement des canaux, des infrastructures, la disposition des monuments… L’équipe dispose pour cela d’outils électroniques ultrasophistiqués comme le magnétomètre à résonance magnétique nucléaire, développé en 1990 par le Commissariat français à l’Énergie atomique (CEA).
Cet appareil permet de détecter avec une extrême finesse toute masse immergée, même enfouie sous le sédiment.
La zone à prospecter est définie après de longues études en archives et de textes antiques. Dans la baie d’Aboukir, où reposent Canope et Thônis-Héracléion, elle s’étend sur un périmètre d’environ 10 kilomètres sur 11 kilomètres, soit une surface de près de 110 kilomètres carrés ! Parallèlement aux campagnes de fouilles, les prospections et études géophysiques se poursuivent chaque année afin d’affiner les plans de ces territoires immergés...
Vue satellite en noir et blanc des régions canopique et d’Alexandrie. En couleur les terres antiques maintenant submergées. La région canopique submergée apparaît en jaune pour les terrains les plus profondément engloutis jusqu’au marron pour ceux situés le plus près de la surface de l’eau. Plus de 110 kilomètres carrés de terres ont disparu sous les flots.
Pour en savoir plus : www.ieasm.org.